Lire pour grandir

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Environ 108 milliards de gens ont vécu à travers l’histoire. Il y a 14 fois plus de morts que de vivants. Des gens qui ont essayé, qui ont échoué, et qui ont appris. Leurs leçons sont aujourd’hui disponibles sur Internet. C’est le plus beau cadeau que vous n’ayez jamais reçu. Pour y accéder, il vous suffit de lire.

Pas le temps de lire ?

Question de priorités. Prenez le temps de lire, comme vous prenez le temps de manger, ou de vous laver les dents.

Vous ne savez pas quoi lire ? Commencez par ce que vous avez envie de lire. Si vous aimez un auteur en particulier, lisez tous ses livres. Puis lisez tout ce qu’il lit.

Plus facile d’en faire une habitude si vous kiffez.

Survolez les passages répétitifs. Sautez les paragraphes qui ne vous intéressent pas. Ne vous forcez pas à finir les livres qui vous font chier.

Il y a beaucoup trop de livres pour vous buter sur ceux que vous n’aimez pas. Mettez-les de côté et commencez-en un autre. On nous apprend à l’école à finir ce qu’on a commencé. Bullshit.

C’est à l’auteur de vous convaincre de lire son livre, pas à vous de vous convaincre que vous devez le finir.

Le mythe des 100 livres par an

Ne vous préoccupez pas du nombre de livres que vous lisez. C’est une mentalité de merde.

J’ai essayé de lire un livre par jour pendant un mois, c’était ridicule. Je choisissais exprès des livres plus courts ou plus faciles à lire. Les meilleurs livres se lisent lentement. Ils demandent du temps et de l’énergie, mais ils apportent bien plus de valeur que la plupart des « bestsellers ».

Qualité > Quantité

Traitez les livres comme vous traitez ce que vous mangez. Demandez-vous d’où ça vient, si vous pouvez faire confiance à l’auteur.

Le temps est un excellent filtre de qualité. Plus le problème que vous essayez de résoudre est vieux, plus la solution est vieille. Lisez les livres qui ont passé l’épreuve du temps. Utilisez l’effet Lindy. Dans le doute, penchez du côté des livres anciens.

Le mythe de la lecture rapide

Encore une autre connerie.

J’ai assisté à un cours de lecture rapide où ils vous apprennent à lire avec votre doigt au milieu de la page. J’ai pu lire Guerre et Paix en 20 minutes. C’est un livre sur la Russie. (Woody Allen)

Quand les autres se mettent à lire rapidement, lisez deux fois plus lentement, pour mieux comprendre.

Si vous voulez vraiment lire plus vite, lisez plus.

Biographies > Développement personnel

C’est flagrant dans les gares et les aéroports, il y a des tonnes de livres sur le développement personnel. Il y a de fortes chances que vous en lisiez trop (j’ai fait la même erreur). Comme le junk food, ils sont faciles à digérer et font du bien sur le moment. Mais il y a peu de chance qu’ils vous soient très utiles.

Les biographies sont plus équilibrées, elles vous montrent le bon et le mauvais. Elles n’enlèvent pas les détails sulfureux et compliqués. Elles montrent la réalité, pas que la théorie.

Vous apprenez l’histoire de la personne, mais aussi l’époque, les lieux, le contexte historique. Et vous êtes le témoin privilégié de conversations, d’expériences, de données qui n’étaient jusqu’alors pas du domaine public.

Just in time > Just in case

Lisez ce dont vous avez besoin là, tout de suite. Pas ce dont vous aurez peut-être besoin plus tard, au cas où. L’avantage, c’est que les livres les plus compliqués deviennent faciles à lire quand ils vous parlent. Et si vous pouvez les appliquer maintenant, vous les retiendrez encore mieux.

Lire pour grandir

Lisez des livres qui vous intimident. Choisissez des livres qui rebuteraient la plupart des gens. Des livres trop longs, trop difficiles ou trop bizarres. C’est inconfortable, mais c’est là que la magie opère.

Si vous lisez ce que tout le monde lit, vous allez penser ce que tout le monde pense. Vous n’aurez pas d’avantage sur les autres. Vous ne progresserez pas.

Lisez activement

Prenez des notes, cornez vos pages, écrivez dans la marge. Faites un résumé du livre et parlez-en autour de vous.

Appliquez ce que vous avez appris. Ou apprenez-le à quelqu’un d’autre. C’est un bon moyen de savoir si vous l’avez vraiment compris.

Relisez autant que vous lisez.

Un livre qui mérite d’être lu mérite d’être relu. Parce que vous le comprendrez mieux la deuxième fois. Parce que vous serez d’une humeur différente aussi. Du coup vous ne retiendrez pas les mêmes choses.

Arrêtez les news

Tout ce qui concerne l’actualité est inutile. Si ça n’aura plus aucune valeur demain, pourquoi le lire aujourd’hui ?

C’est le problème avec les infos. Si vous ne les suivez pas, par définition vous ne serez pas informés. Mais si vous les suivez, vous serez mal informés.

Ce qui est vraiment important, vous finirez de toute façon par le savoir. Encore une fois, la clé, c’est l’effet Lindy. Demandez-vous à quel point ce que vous lisez aujourd’hui vous sera encore utile dans un an ? 80 % ? La moitié ? Rien du tout ?

Si vous êtes honnête, la réponse est sûrement proche de zéro.

Ça ne veut pas forcément dire que vous devez arrêter de regarder les infos. Si vous êtes journaliste, investisseur ou même humoriste, ce serait du suicide professionnel. L’idée, c’est pas de regardez moins TF1 et de lire plus de Montaigne ou Sénèque (en fait, si). C’est que si vous lisez plus de Montaigne ou Sénèque, vous arrivez plus facilement à filtrer ce à quoi vous devez faire attention ou pas sur TF1.

***

Au final, il ne s’agit pas de lire juste pour lire. Il s’agit de consommer du contenu de qualité.

Si vous ne voulez pas lire de livres, lisez des blogs, allez sur Twitter ou YouTube et suivez des gens intéressants. Mettez la main sur des idées intéressantes, peu importe le format.

Surtout, évitez l’ennui à tout prix. Le reste s’arrangera de lui-même.

4 thoughts on “Lire pour grandir

  1. Super article.
    C’est clair qu’un bon livre ne pourra jamais être remplacé par une bonne vidéo. Les livres c’est tellement sous-estimé, c’est un cheat code en 2020.
    Et je pense souvent à cette phrase de Marie Kondo pour les livres qu’on ne finit jamais et qu’on culpabilise sans arriver à s’en débarasser : « Peut-être que le destin de ce livre était de n’être lu qu’à moitié. »

    1. Merci Pedro !

      Je ne suis pas convaincu de la supériorité du livre sur la vidéo. Pour moi, c’est souvent le cas, parce que je passe plus de temps sur un livre (vs une vidéo), et que j’y « plonge » plus, mais ça dépend des moments et de la personne.

      Du coup, tu les gardes « au cas où » ou tu les donnes les livres lus à moitié toi ?

      J’aime bien me dire que c’est à l’auteur de me convaincre de finir son livre, pas à moi de me forcer.

  2. Bonjour et merci pour vos articles toujours de qualité.

    Je fais un peu la même technique, je lis et j’écris ensuite un article pour vérifier que j’ai bien compris ET pour bénéficier de l’effet multiplicateur (un heure de temps investie = un article + un webinar + une formation + des posts Facebook & Linkedin).

    J’ai d’ailleurs une méthode pour lire et surtout assimiler un livre en 1 heure (pas les romans). Cela fait environ un par semaine.
    J’en fais une « map » sur une page avec 90% du contenu du livre dans laquelle je peux replonger quand j’en ai besoin car de toute façon on ne peut pas tout retenir.

    Plus on lit, plus c’est facile d’apprendre et plus on fait de liens entre les sujets. Et les thèmes ne manquent pas : efficacité au travail, permaculture, biographies, parentalité positive, finances personnelles etc… Bien sûr il faut SÉLECTIONNER les meilleurs ouvrages.

    Encore merci et hâte de découvrir vos prochains articles !

    Benoit

    1. J’aime bien cette idée de carte qui tient sur une seule page.
      J’irais même encore plus loin, en forçant le format à tenir sur un screenshot sur le téléphone.
      Pour forcer la simplification.

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