Podcast notes : Naval x Joe Rogan

Comme le titre l’indique, voilà mes notes sur l’épisode du podcast de Joe Rogan avec Naval Ravikant. Une éloquence rare et une réflexion pointue sur une multitude de sujets : un must-see si l’anglais ne vous pose pas de problèmes.

Sinon, vous devrez vous contenter de ces notes, traduites et éditées par souci de clarté.

Capitalisme vs socialisme

Non, le capitalisme n’est pas la source de tous les maux. Ce n’est ni le diable, ni la raison pour laquelle il y a tant de personnes à la rue.

Au fond, le capitalisme, c’est le libre échange et la libre concurrence, deux concepts intrinsèques à l’être humain. Depuis l’invention du feu , quand quelqu’un s’est ramené avec une biche en disant « si je peux cuire ma biche avec ton feu, je la partage avec toi ». On a besoin du libre échange pour vivre en société. D’ailleurs, l’algèbre de base vient de la comptabilité, de la nécessité de garder une trace des dettes et des crédits, bien avant l’invention de l’argent tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Ça ne veut pas dire que tout est parfait. Une critique juste du capitalisme est quand il ne fournit pas des opportunités égales. À ne pas confondre avec l’égalité des résultats.

Le socialisme ne fonctionne pas sans violence.

On ne peut garantir des résultats égaux pour tout le monde qu’avec la violence. Parce que des gens libres font des choix différents et que des choix différents entraînent nécessairement des résultats différents. Si on ne laisse pas les gens subir les conséquences de leurs choix ou en récolter les fruits, on redistribue la richesse par la violence.

Le socialisme vient du cœur, le capitalisme vient du cerveau.

Personne ne nous oblige a choisir son camp, à se mettre une étiquette : avec ma famille, je suis communiste. Avec mes amis, je suis socialiste. Au niveau de ma ville, je suis démocrate et au niveau du pays je suis républicain.

Plus le groupe est large, moins il y a de confiance entre ses membres, plus il y a de tricherie, plus les incitations doivent être alignées, mieux le système doit fonctionner. Au final, plus le groupe est large, plus vous tendez vers le capitalisme.

Soyez socialiste avec vos amis et votre famille. C’est la bonne façon de faire. Mais quand il s’agit d’étrangers, impossible. Laissez vos portes et vos fenêtres ouvertes, demandez à tout le monde de venir prendre ce qu’ils veulent, et voyons voir ce que ça donne.

Automatisation et revenu universel

Le revenu universel est une fausse solution à un faux problème

L’automatisation a toujours eu lieu. Avec l’invention de électricité, beaucoup de gens ont perdu leur boulot. Pareil pour la machine a vapeur. Pareil pour la robotisation.

Savoir si l’automatisation va faire disparaitre des emplois entiers n’est pa la bonne question. Il n’y a pas un nombre fini de métiers : certains vont disparaitre, d’autres vont apparaitre, qui seront plus créatifs, plus intéressants.

La question, c’est de savoir quel type de boulot va disparaitre et quel type va apparaitre. Impossible de savoir ceux qui vont apparaitre, on oublie. Jouer a des jeux vidéos devant des millions de gens, lancer un chaine YouTube ou un podcast, être consultant en SEO, rien de tout ça n’existait et personne ne l’a vu venir.

Du coup, il est plus intéressant de se demander comment on peut ré-entrainer les gens, comment on peut les former rapidement et régulièrement. Le problème du revenu universel est in fine un problème d’éducation.

Les limites du revenu universel

L’introduction du revenu universel pose plusieurs problèmes. On glisse doucement mais dangereusement vers le socialisme. Qui a envie de vivre au Venezuela ou en ex-URSS ?

Ça force les entrepreneurs a quitter le pays. Donc en plus de bouffer une grosse partie du PIB pour financer tout ça, on le réduit considérablement puisque tous les innovateurs/créateurs d’entreprise s’en vont. Double peine.

Sans parler du fait que ce n’est pas de l’argent que veulent les gens à qui ce revenu universel profiterait le plus (en théorie). Ce n’est pas une question d’argent, mais de statut social et de sens dans la vie. Dès qu’on donne de l’argent sur un plateau à quelqu’un, on le considère comme un citoyen de seconde classe. On dégrade son statut social.

D’autant plus que c’est débile de donner 15k a tout le monde, certains n’en ont absolument pas besoin. Mais comment faire pour distribuer l’argent équitablement ? Impossible.

Avantages universels

Une meilleure solution serait d’établir une liste d’avantages basiques et indispensables, et de faire en sorte que tout le monde puisse y accéder en abondance grâce à la technologie et l’automatisation. Logement, nourriture, transport, accès rapide a Internet, téléphone dans la poche…

C’est ce genre de choses qu’il faut donner aux gens.

Pour en revenir à l’éducation, il faut s’assurer que les adultes puissent se reformer durant toute leur vie. Et arrêter de penser qu’un adulte ne peut rien apprendre, qu’il est trop tard pour étudier.

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Un manque de nuances en politique

Par définition, puisqu’il faut la majorité pour l’emporter, si vous avez 51% des voix, vous avez beaucoup de pouvoir. Donc pour gagner, vous devez choisir un des deux camps principaux. Impossible de gagner avec un 3e parti (moins vrai en France, mais avec 3 partis principaux, aucune chance pour les verts de gagner par ex).

Du coup vous êtes forces d’aligner vos croyances avec celles du parti. Si vous vous aventurez en dehors de leurs croyances, on vous attaque. Et si jamais vous avez le malheur d’emprunter des idées à l’opposition, vous êtes foutus, bannis.

Le résultat ? Des chambres d’écho au sein de nos dirigeants. Une pensée de groupe de chaque côté, qui dégrade leur jugement à tous.

Si vous pensez la même chose que vos voisins, que tous vos amis, vous ne pensez pas vraiment.

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Abondance et rareté

Les grands maux de la société moderne viennent de l’abondance, pas de la rareté.

Dans le temps, le contraire était vrai. L’abondance était bienvenue, recherchée même. Si vous trouviez du sucre, c’était merveilleux. Si vous mettiez la main sur une information rare, une rumeur intéressante, c’était super utile.

Aujourd’hui, on consomme trop de sucre et trop d’informations, il y a trop de distractions, on a trop « d’amis ». C’est le paradoxe du choix. On est surexposés à tout.

Il faut se retirer de la société et revenir vers un style de vie plus ascétique. Ça ne veut pas dire vivre comme des moines, mais consommer moins d’information, de sucre, de distractions. Moins de tout. La qualité doit reprendre le dessus sur la quantité.

Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre. (Blaise Pascal)

Il faut réapprendre à être seul avec ses pensées. Apprendre à apprécier la solitude, apprendre à être confortable quand on ne fait rien.

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Distribution à queue longue

Dans le futur, il y a aura dans chaque industrie 1 ou 2 acteurs énormes, et une multitude d’entités individuelles qui feront partie de la queue longue.

Internet va se débarrasser de tous les acteurs au milieu de la distribution. Plus de moyennes organisations : des géants ou des individus.

  • Médias : des marques gigantesques (aux US, probablement le Wall Street Journal et le New York Times) et des millions de journalistes/bloggeurs individuels. On sera tous des journalistes quelque part
  • Studios de films ? Tout va être avalé par Disney ou Netflix. Le reste sera composé de tous les indépendants.
  • Uber pour tout ce qui s’approche de près ou de loin à la distribution. Airbnb pour les logement.
  • Le plus évident d’entre tous ? Amazon pour l’e-commerce. Le géant parmi les géants. Et une tonne de petites marques individuelles, super ciblées (et probablement haut de gamme).E-commerce stores? All Amazon and a ton of small individual brands.

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2 thoughts on “Podcast notes : Naval x Joe Rogan

  1. Intéressante approche et explication du capitalisme versus socialisme. Un discours pas très « orthodoxe » on va dire, mais qui donne matière à penser.
    Toutefois, un bémol. Une partie de ce texte explique qu’il va y avoir une métamorphose des métiers, dans des tas de directions différentes. Sans aucun doute oui. Il ne faut pas oublier cependant que tout ce beau monde ne fonctionne qu’avec une seule et unique drogue = l’énergie abondante, pas chère, transportable rapidement et disponible en quantité apparemment illimitée. Notre copain pétrole étant le champion toute catégorie des énergies. Quid quand la « donnée » énergie va commencer à tousser ?

    1. Puisqu’on est dans le pas très orthodoxe, le remède, si la donnée énergie commence à tousser, c’est la technologie. Et le nucléaire en particulier.

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