Effet Zeigarnik : comment devenir plus créatif et éviter le syndrome de la page blanche

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L’effet Zeigarnik désigne la tendance à mieux se rappeler une tâche qu’on a réalisée si celle-ci a été interrompue alors qu’on cherche par ailleurs à la terminer. Commencer une tâche va créer une motivation d’achèvement qui resterait insatisfaite si elle est interrompue. C’est cette motivation qui va faire qu’on retiendra la tâche interrompue plutôt qu’une tâche déjà terminée.

C’est en demandant à des enfants d’accomplir, en une journée, une série de vingt activités (modeler des animaux, enfiler des perles, assembler les pièces d’un puzzle…) que Bluma Zeigarnik constate que les enfants retiennent deux fois mieux les activités qu’ils n’ont pas pu terminer. Comme si l’interruption créait une tension laissant une empreinte dans notre mémoire. Au contraire, le fait d’achever une tâche « détendrait » l’organisme, effaçant l’empreinte par la même occasion.

C’est ce qui explique ce besoin de closure, de connaître la fin de l’histoire. Cette envie de regarder un film jusqu’à la fin, même s’il est nul.

L’effet Zeigarnik contre le syndrome de la page blanche

Votre subconscient est toujours en train de travailler, que vous soyez éveillé ou en train de dormir. (Napoleon Hill)

Votre subconscient ne se repose jamais. Il va sans cesse surveiller les battements de votre cœur, la circulation de votre sang ou votre digestion. Il contrôle les fonctions vitales de votre corps, et a les réponses à toutes vos questions. Ce qui se passe au niveau subconscient affecte ce qui se passe au niveau conscient. En d’autres termes, vos pensées, mêmes inconscientes, vont en fin de compte devenir votre réalité. Comme Hill le signale, « votre subconscient va se transformer en son équivalent physique, par la plus directe et la plus pratique méthode possible. »

Le but est donc de pointer votre subconscient sur les objectifs que vous voulez atteindre. Et ainsi l’utiliser pour débloquer les solutions à vos problèmes.

Hemingway avait pour habitude de s’arrêter en plein travail, quand il savait ce qu’il allait écrire ensuite. Il pouvait ensuite démarrer la journée suivante en sachant où et par quoi commencer. Fini le syndrome de la page blanche.

Gagner en créativité

Voici une routine simple pour devenir plus créatif.

N’allez jamais vous coucher sans formuler une requête à votre subconscient. (Thomas Edison)

10 min avant de vous coucher

L’effet Zeigarnik est un modèle mental souvent utilisé par les personnes les plus brillantes. Pour exploiter intentionnellement leur subconscient pendant qu’elles dorment.

Prenez quelques minutes avant d’aller vous coucher pour réfléchir et noter ce que vous souhaitez accomplir. Posez-vous plein de questions en rapport avec ces problèmes. Pour reprendre les mots d’Edison, faites des « requêtes ». Plus les questions seront spécifiques, plus les réponses seront claires. Votre subconscient se mettra au travail pendant que vous dormez.

10 min après votre réveil

Josh Waitzkin, ancien prodige d’échecs, ceinture noire de BJJ, double champion du monde de Tai Chi et auteur (prolifique le garçon), consacre une partie de sa routine matinale à écrire dans son journal, à « décharger » ses pensées. Il note tout ce qui lui vient à l’esprit relativement aux questions posées à son subconscient la veille.

Les études scientifiques confirment que le cerveau – en particulier le cortex préfrontal – est le plus actif et le plus créatif immédiatement après votre réveil. Les IRM montrent que c’est à ça moment-là que les connexions seront les plus nombreuses, d’où ce pic de créativité.

NB : Attention, si vous êtes plus créatif immédiatement après le réveil, vous serez par contre plus analytique plus tard dans la journée.

L’effet Zeigarnik permet d’utiliser la puissance de votre subconscient au moment où les connexions dans votre cerveau sont les plus nombreuses. Ça demande un peu de pratique avant d’être efficace, mais si vous prenez l’habitude de le faire régulièrement, vous gagnerez en créativité.